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    From jamesjasmine205@gmail.com@21:1/5 to Massine on Sat Aug 20 11:22:07 2016
    On Thursday, November 23, 2000 at 3:00:00 AM UTC-5, Massine wrote:
    Torture en Algérie : deux généraux français affrontent leur mémoire

    Un débat sur la condamnation par l'Etat français des pratiques de l'
    armée pendant la guerre d'Algérie s'est ouvert depuis la publication du témoignage d'une militante du FLN, torturée en 1957. Le général Jacques Massu se dit favorable à cette repentance officielle.

    Mis à jour le mercredi 22 novembre 2000

    Quarante ans après, la mémoire de la guerre d'Algérie sursaute. Profondément enfouis dans l'inconscient national au nom de la paix
    sociale, les douloureux souvenirs d'un drame de huit ans (1954-1962)
    qui a déchiré la France et failli emporter la République, émergent à l' heure où ses acteurs vieillissants dressent l'inventaire de leur vie.
    Ce processus avait fait un bond avec la publication, dans Le Monde du
    20 juin, du témoignage de Louisette Ighilahriz, une militante
    algérienne indépendantiste. Pendant trois mois, à la fin de 1957, à Alger, cette jeune fille alors âgée de vingt ans fut atrocement
    torturée à l'état-major de la 10e division parachutiste du général Massu. Depuis lors, elle recherchait désespérément le médecin militaire français qui, pris de compassion, l'avait finalement sauvée en la transférant à l'hôpital.
    Nommément mis en cause dans ce témoignage, les généraux Massu et
    Bigeard avaient réagi immédiatement : tandis que Marcel Bigeard
    qualifiait de « tissu de mensonges » le récit de la militante
    algérienne, Jacques Massu allait jusqu'à exprimer des regrets à l'égard de l'emploi de la torture. « Non, la torture n'est pas indispensable en temps de guerre, on pourrait très bien s'en passer, confiait le
    vainqueur de la bataille d'Alger. Quand je repense à l'Algérie, cela me désole, car cela faisait partie (.) d'une certaine ambiance. On aurait
    pu faire les choses autrement » (Le Monde du 22 juin). Cette étonnante déclaration de repentance avait fait grand bruit, notamment parmi les millions de personnes, anciens appelés, pieds-noirs, anciens harkis et Algériens de France - dont la jeunesse a, d'une façon ou d'une autre,
    été salie par le conflit algérien. Parmi l'abondant courrier que Le
    Monde a alors reçu, une partie reprochait au journal d'avoir rouvert
    des plaies encore à vif, oublié les atrocités commises par le FLN et
    mis en cause l'armée, en publiant la confession de « Louisette » ; une autre contenait de multiples témoignages sur l'utilisation de la
    torture et les exécutions sommaires. Les regrets du général Massu
    étaient salués particulièrement par le père Alain Maillard de La Morandais, ancien officier en Algérie, qui invitait l'Eglise à la repentance vis-à-vis des « crimes de la torture depuis l'Indochine
    jusqu'à l'Algérie ».

    ACCUMULATION DE CONFESSIONS

    Le travail de mémoire s'accélérait, un an après le vote historique des députés, le 10 juin 1999, permettant de qualifier de « guerre » des événements qui, officiellement, n'avaient consisté qu'en des opérations de « maintien de l'ordre ». Depuis lors, l'accumulation de confessions reflète un mouvement inédit de retour sur un « passé qui ne passe
    pas », rappelant la résurgence de la mémoire de l'occupation nazie à partir des années 70.

    Cette aspiration n'a pas échappé au journal L'Humanité, qui a publié,
    le 31 octobre, un appel d'intellectuels demandant une reconnaissance et
    une condamnation officielles de la torture pendant la guerre d'Algérie. Signé par douze des principales personnalités ayant milité contre cette
    « gangrène », le texte invoque le « devoir de mémoire auquel la France se dit justement attachée ». Les signataires demandent à Jacques Chirac
    et à Lionel Jospin « de condamner ces pratiques par une déclaration publique » et invitent « les témoins, les citoyens à s'exprimer sur
    cette question qui met en jeu leur humanité ».

    A cet appel, Lionel Jospin a partiellement répondu, le 4 novembre.
    Rendant hommage au discours de Jacques Chirac reconnaissant la responsabilité du pays dans la persécution des juifs sous l'Occupation,
    M. Jospin a estimé que « d'autres moments sombres de notre histoire nationale » devaient faire l'objet du « même effort ». Le premier ministre, qui s'exprimait lors du dîner annuel du Conseil représentatif
    des institutions juives de France, a évoqué l'appel publié dans L' Humanité, s'affirmant « convaincu que ce travail de vérité n'affaiblit pas la communauté nationale. Au contraire, il la renforce en lui
    permettant de mieux tirer les leçons de son passé, pour construire son avenir ».

    Philippe Bernard le monde du 23.11.2000

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